Le 15 septembre dernier, paraissait le cinquième rapport des Perspectives mondiales de la diversité biologique de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB). L’occasion pour l’ONU de lancer un nouvel avertissement sur le déclin vertigineux de la nature, alors que seulement 6 des 20 Objectifs d’Aichi pour la biodiversité (9, 11, 16, 17, 19 et 20) que la communauté internationale s’était fixée d’atteindre à l’horizon 2020, sont atteints – et encore, seulement « partiellement » !

Le constat d’échec sur l’objectif 10 notamment, qui portait sur la réduction des menaces sur les récifs coralliens, est sans appel : le risque d’extinction des coraux est celui qui augmente le plus rapidement parmi tous les groupes évalués. La couverture en coraux a considérablement diminué dans certaines régions et l’évolution tend vers des espèces de coraux moins aptes à maintenir les divers habitats récifaux. Parmi les fautifs, sont cités la surpêche, la pollution tellurique et le développement côtier. 

Quant à l’objectif 11, cité parmi les 6 partiellement atteints, et qui concerne l’étendue des aires protégées (17% des zones terrestres et 10% des zones marines et côtières), il est à évaluer au regard de la réalité de l’efficacité des protections mises en place : en effet,  les surfaces présentées comme “protégées” sont souvent toujours ouvertes à des activités anthropiques impactant négativement les écosystèmes. 

Un bien mauvais bilan donc, qui a mené à proposer huit changements transformateurs pour sauver la planète – demandant que ces recommandations soient prises en compte dans le nouveau cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020 en cours de discussion. Ce cadre, qui fait l’objet de négociations à l’heure actuelle, sera examiné à la quinzième réunion de la Conférence des Parties, à Kunming, en Chine (Mai 2021). Pour l’heure, il est envisagé d’y intégrer un objectif de protection de 30% des terres et 30% des mers d’ici à 2030.

 Les membres de l’Initiative Internationale sur les Récifs Coralliens (ICRI) ont apporté une contribution importante à ce rapport, recommandant l’inclusion d’indicateurs clairs, spécifiques et réalisables dans le cadre post-2020 (voir infographie ci-dessous). Ces indicateurs permettraient à chaque gouvernement de déterminer si les actions qu’il met en place fonctionnent et d’adapter sa stratégie en fonction des résultats obtenus.

Le rapport est publié alors que la pandémie du COVID-19 bouleverse nos sociétés, et force à examiner les conséquences profondes d’un appauvrissement continu de la biodiversité. « A peine commençons-nous à nous libérer des impacts immédiats de cette pandémie, que se présente une occasion sans précédent de ‘reconstruire en mieux’ en intégrant la vision précisée dans ces perspectives » a commenté Antonio Guterres, Secrétaire Général de l’ONU. Il est impératif, selon lui de « s’attaquer au double objectif de lutter contre les changements climatiques et l’appauvrissement de la biodiversité de manière plus coordonnée » et de « reconnaître que la nature elle-même offre les solutions les plus efficaces pour éviter les pires impacts du réchauffement de la planète ». 

Le cinquième rapport des perspectives mondiales de la biodiversité résume les bases scientifiques justifiant les mesures d’urgence préconisées, parmi lesquelles : l’utilisation de l’aménagement du territoire pour éviter le changement d’affectation des terres, l’adoption d’approches agroécologiques, la réduction des déchets et du gaspillage alimentaire, l’utilisation durable de l’eau douce, la restauration des écosystèmes marins et côtiers, et l’adoption de solutions fondées sur la nature. Autant d’approches qui sont présentées par les projets SOS Corail que vous pouvez soutenir ! 

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©photo de couverture @Alexis.Rosenfeld