Les herbiers marins d’outre-mer : des écosystèmes diversifiés à préserver

Les herbiers marins d’outre-mer : des écosystèmes diversifiés à préserver

Dans de nombreuses régions du monde, le 1er mars est devenu la journée mondiale des herbiers marins et le mois de mars est consacré à la sensibilisation à cet écosystème ; une belle occasion pour mettre en lumière cet écosystème particulier et menacé.

Des « super-écosystèmes » 

Les herbiers marins constituent l’un des habitats côtiers les plus répandus sur la planète. Ils occupent une superficie de plus de 300 000 km2 à travers le globe. Les territoires d’outre-mer sont témoins de leur incroyable diversité en abritant ¼ des espèces de phanérogames marines. Elles forment des herbiers aux caractéristiques très variées qui s’étendent sur une superficie minimale estimée à près de 1250 km². 

Les herbiers sont des écosystèmes biologiquement riches et très productifs. Ils constituent l’habitat de nombreuses espèces, notamment celui du dugong et de la tortue verte. Ils fournissent également un soutien à la sécurité alimentaire en abritant de nombreuses espèces d’intérêt halieutique, purifient les eaux côtières et protègent les côtes de l’érosion en temporisant l’énergie des vagues. En stockant jusqu’à 10 % du carbone océanique mondial, les herbiers sont des puits de carbone très efficaces et ont un rôle majeur dans la régulation du climat.

Tortue verte s’alimentant dans un herbier à Mayotte
Raie pastenague dans un herbier à Saint-Martin

Menacés, leur déclin s’accélère

Situés à l’interface terre-mer, les herbiers sont en première ligne des rejets des eaux usées urbaines, agricoles et industrielles ainsi que des effets des aménagements réalisés en zone littorale altérant la qualité de l’eau dans lesquels ils se développent. Les activités de dragage, de pêche, la navigation non réglementée ainsi que le changement climatique constituent également des pressions importantes pour ces milieux. La majorité des territoires ultramarins sont concernés par ces pressions et menaces.

L’excès de nutriments et l’envasement sont les principales menaces pour les herbiers (Mayotte)
Invasion de la phanérogame marine envahissante Halophila stipulacea (Guadeloupe).

Une espèce de phanérogame marine sur cinq est désormais répertoriée comme étant en danger, vulnérable, presque menacée ou présentant un risque accru d’extinction dans la liste de rouge de l’UICN. Près de 30 % des herbiers marins du globe ont d’ores et déjà disparus depuis la fin du XIXème siècle. Leur déclin, qui s’est accéléré depuis les années 1990, se ferait au rythme de deux terrains de football par heure. Au-delà du déclin des herbiers eux-mêmes, c’est toutes les espèces qui y sont associées qui sont menacées. A l’échelle des territoires ultramarins, les données disponibles révèlent des tendances au déclin alarmantes dans certains territoires, notamment dans les Caraïbes et à Mayotte.

Un renforcement de leur préservation nécessaire

Malgré leur importance, les herbiers sont parmi les écosystèmes côtiers les plus méconnus du globe. Dans de nombreux secteurs ils ne sont pas documentés et selon le dernier rapport mondial du programme des nations unies pour l’environnement, les herbiers marins figurent parmi les habitats côtiers les moins protégés : seuls 26 % se situent dans des zones marines protégées, contre 40 % des récifs coralliens et 43 % des mangroves.

Afin de freiner leur déclin et la perte des services qu’ils procurent à l’homme, il est donc urgent faire entrer la préservation des herbiers dans la conscience collective et d’œuvrer concrètement à leur sauvegarde. En adoptant les bons gestes et en contribuant à un des programmes SOS Corail, participez à la préservation de la biodiversité marine.

©photos :  Fanny Kerninon

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